L'Angola, qui assure un rôle de médiateur dans le conflit en République démocratique du Congo depuis 2022, a annoncé lundi renoncer à ce rôle pour se consacrer à sa présidence tournante de l'Union africaine (UA), dans un communiqué de la présidence.
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Avec la commission de l'UA, les "démarches nécessaires" seront entreprises dans les prochains jours pour "trouver le pays dont le chef de l'Etat" prendra en charge cette médiation du conflit entre la RDC et le Rwanda, précise ce communiqué.
Ce futur médiateur sera assisté par les organisations régionales d'Afrique australe (SADC, dont est membre la RDC) et d'Afrique de l'Est (EAC, dont est membre le Rwanda), précise Luanda.
Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont été signés puis violés depuis fin 2021 dans l'Est de la RDC. Toutes les tentatives diplomatiques de sortie de crise ont jusqu'ici échoué.
Le 18 mars de premières discussions directes depuis 2021 entre le groupe armé antigouvernemental M23 soutenu par le Rwanda et les autorités de RDC, organisées à Luanda par le président angolais Joao Lourenço, avaient avorté à la dernière minute.
Image fournie par le ministère qatari des Affaires étrangères (MOFA) de l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani (c) assistant à une rencontre entre le dirigeant rwandais Paul Kagame (g) et le président de la RDC, Félix Tshisekedi, le 18 mars 2025
Image fournie par le ministère qatari des Affaires étrangères (MOFA) de l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani (c) assistant à une rencontre entre le dirigeant rwandais Paul Kagame (g) et le président de la RDC, Félix Tshisekedi, le 18 mars 2025 à Doha
Ministère qatari des Affaires étrangères (MOFA)/AFP
Mais le même jour, le Qatar parvenait à réunir les présidents de la RDC Félix Tshisekedi et du Rwanda Paul Kagame, qui affichent une animosité réciproque. Lors de cette rencontre gardée secrète jusqu'à sa conclusion, les deux chefs d'Etat ont "réaffirmé leur engagement à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel".
L'Angola, qui dit s'être engagé "avec tout son sérieux, son énergie et ses ressources à parvenir à une paix définitive dans l'est de la RDC et à normaliser les relations entre les deux pays voisins" jette ainsi l'éponge après "plusieurs cycles de négociations".
Evoquant l'échec des discussions directes prévues à Luanda le 18 mars, la présidence angolaise affirme qu'elles ont été "avortées in extremis par un certain nombre de facteurs, y compris des facteurs externes et étrangers au processus africain qui était en train de se dérouler".
QUEL SERA LE PROCHAIN MÉDIATEUR?
Maintenant que le président angolais, Joao Lorenzo vient de renoncer à son rôle de médiateur, lui qui s'était réellement investi pour la paix à l'est de la république démocratique du Congo, la donne semble difficile. Certes la commission de l'Union africaine se mettra en branle pour trouver le nouveau médiateur mais ce serait le recommencent. C'est vrai que le président congolais Denis Sassou Nguesso s'était déjà prononcé, lui qui connait bien les deux présidents, Tshisekedi et Kagame.
Seulement, reste à savoir si Kinshasa sera d'accord. Dès lors que l'accord de partenariat militaire signé entre Brazzaville et Kigali n'avait pas plu, en son temps, aux autorités de Kinshasa.
Entre-temps, trois facilitateurs, à savoir : les anciens présidents nigérian Olessegun Obassanjo et Kenyan Huhuru Kenyatta, ainsi que l'ancien premier ministre Ethiopien, avaient été désignés, ils pourront bien faire l'affaire.
A QUEL JEU JOUENT TSHISEKEDI ET KAGAME?
Si l'Angola et son président ont renoncé à la méditation, il y a aussi que ceux qui mènent les deux barques des protagonistes au conflit, c'est à dire la RDC et le Rwanda - Tshisekedi et Kagame- ne jouent pas franc jeu.
Car comment comprendre qu'au moment où les protagonistes à la crise sont attendus à Luanda, en Angola, les deux présidents puissent se retrouver au Qatar à la grande surprise de tous.
Maintenant qu'ils se sont retrouvés face à face à Doha, c'est quoi la suite. Les rebelles vont ils quitter Goma et Bukavu?
Certains observateurs voient en ces deux présidents, l'agresseur et l'agressé, des agendas cachés qui, plutard pourront encore créer autre chose dans la sous région et au grand dam des populations.
L'analyste